Penser à la haine
La vidéo commence par un carton de titre : « Réfléchir à la haine ». Le narrateur commence par souhaiter la bienvenue au spectateur et explique que la leçon portera sur l’identification des contenus haineux déguisés en débats raisonnables.
La scène passe ensuite à une image visuellement frappante de l’espace, avec ‘Oumuamua mis en évidence comme un objet en forme de doigt traversant notre système solaire. L’image de premier plan est attribuée à l’Observatoire européen austral/M. Kornmesser, et l’image d’arrière-plan à Buwaneka Saranga. Le narrateur présente la possibilité intrigante que certains astronomes pensent qu’il pourrait s’agir d’un vaisseau spatial extraterrestre ou d’une partie d’un vaisseau cassé. Une diapositive énumère les raisons de cette hypothèse, telles que sa forme inhabituelle, sa trajectoire inexpliquée, son accélération, l’absence de queue de comète alors qu’elle se déplace comme une comète, sa vitesse record et l’augmentation spectaculaire de sa luminosité lors de sa rotation. La vidéo marque une pause, encourageant les spectateurs à réfléchir à leurs propres idées.
La vidéo présente ensuite une autre diapositive contenant des informations complémentaires sur ‘Oumuamua. Le narrateur explique que de nombreux astéroïdes et lunes ont des formes inhabituelles, que toutes les comètes n’ont pas de queue, qu’il existe de nombreuses explications possibles à sa vitesse et à son orbite, et que les roches lisses peuvent être très réfléchissantes. Le narrateur insiste sur le fait que presque aucun astronome ne pense qu’il s’agit d’un vaisseau spatial extraterrestre.
La vidéo souligne que le principal astronome qui suggère une origine extraterrestre est impliqué dans un projet de promotion des vaisseaux spatiaux interstellaires. La vidéo repasse ensuite la liste initiale des raisons justifiant l’hypothèse extraterrestre, incitant le spectateur à reconsidérer son opinion et à se demander si la présentation initiale des preuves était juste et honnête.
La vidéo passe ensuite à une section intitulée « Arguments malhonnêtes ». Le narrateur précise que l’exemple d’Oumuamua a été utilisé pour illustrer un argument malhonnête, c’est-à-dire un argument qui peut être convaincant en présentant des faits réels d’une manière qui fausse la force globale de l’argument en omettant d’autres informations pertinentes.
Une nouvelle diapositive apparaît, décrivant les « trois types d’arguments malhonnêtes » : ceux qui sont malhonnêtes à propos des faits, de la question et de l’auteur de l’argument. Chaque catégorie est ensuite étudiée en détail sur les diapositives suivantes.
Sous la rubrique « Arguments malhonnêtes sur les faits », la vidéo explique l’argument de la « cueillette des cerises ». Un exemple est montré : une image caricaturale d’une boîte de céréales « House Hipp-Os », éventuellement accompagnée d’informations nutritionnelles mettant en évidence les vitamines et les minéraux. Le texte d’accompagnement se lit comme suit : « Les House Hipp-Os sont le petit-déjeuner parfait. Elles contiennent une douzaine de vitamines et de minéraux ». Le narrateur explique que cet argument est malhonnête parce qu’il ne présente que des faits qui soutiennent un camp, en omettant des aspects potentiellement négatifs tels que la teneur élevée en sucre.
L’« argument de l’iceberg » est ensuite présenté à l’aide d’une diapositive contenant l’affirmation suivante : « Cinq employés de restaurant ont été surpris à ne pas se laver les mains cette année : « Cinq employés de restaurant ont été pris en flagrant délit de ne pas se laver les mains cette année. Si l’on ajoute tous ceux qui n’ont pas été pris, on voit qu’il s’agit d’un gros problème ». Sous ce texte se trouve une image attribuée à Pixnio, représentant probablement la pointe d’un iceberg avec une partie beaucoup plus grande et invisible sous l’eau, représentant visuellement l’idée d’une preuve cachée. Le narrateur explique que cet argument suppose à tort une grande quantité de preuves non rapportées sans raison valable.
Enfin, l’argument de l’encadrement des noms est illustré par l’exemple suivant : « Nous devons faire quelque chose pour lutter contre le racisme : « Nous devons faire quelque chose pour les ratons laveurs. Si vous ne me croyez pas, cherchez sur Google “trash panda” et “garbage can” ». La diapositive présente une image de ratons laveurs dans des poubelles. Le narrateur précise que l’utilisation de termes chargés comme « panda poubelle » donne une image négative de la question et encourage les recherches qui renforceront probablement un point de vue biaisé, conseillant aux téléspectateurs d’utiliser plutôt des termes neutres.
La vidéo passe aux « Arguments malhonnêtes sur la question », en commençant par l’« Argument du faux doute ». L’affirmation « L’existence ou non de la ville de Flin Flon fait toujours l’objet d’un débat. Flin Flon ne figure pas sur toutes les cartes ». Le narrateur explique que cet argument prétend qu’il n’y a pas de consensus alors qu’il y en a un, en utilisant un élément de preuve contradictoire mineur pour saper un fait largement accepté. Il présente les questions à se poser lorsque l’on est confronté à cet argument. La vidéo montre ensuite une statue présentée comme étant celle de Flintabbatey Flonatin, un personnage qui a donné son nom à la ville de Flin Flon.
L’argument du « faux choix » est ensuite présenté avec l’affirmation suivante : « Certaines cartes indiquent que Flin Flon se trouve au Manitoba, mais d’autres indiquent qu’elle se trouve en Saskatchewan. Cela prouve qu’elle n’existe pas vraiment ». En dessous, une image crédité à Wikimedia Commons, montre deux cartes différentes avec Flin Flon situé dans des provinces différentes. Le narrateur explique que cet argument ne présente à tort que deux possibilités alors qu’il en existe davantage, utilisant des informations contradictoires pour nier une réalité. Une autre image, également attribuée à Wikimedia Commons, apparaît ensuite, une carte montrant clairement que la frontière entre le Manitoba et la Saskatchewan passe directement par la ville de Flin Flon.
Le dernier exemple de cette section est l’« argument de l’homme de paille » : « Il est absurde de prétendre que les ratons laveurs ne devraient pas voter parce qu’ils ne pourraient pas remplir les bulletins de vote. Leurs petites pattes peuvent tenir un crayon aussi bien que nous ». La diapositive présente un dessin animé d’un raton laveur qui tente de tenir un crayon et de remplir un bulletin de vote. Le narrateur précise que cet argument déforme le point de vue de l’opposition en s’opposant à un point qui n’est pas réellement soulevé.
La dernière catégorie est celle des « arguments malhonnêtes à l’égard de l’auteur de l’argument », à commencer par l’argument du « simple fait de poser des questions ». Un exemple apparemment honnête est donné : « Le restaurant de mon frère est le meilleur de la ville ». Le narrateur souligne la partialité évidente de cette affirmation. Il explique que ces préjugés sont souvent cachés et qu’il faut enquêter pour les découvrir.
L’argument du « génie persécuté » est illustré par : « Personne ne veut publier ma théorie selon laquelle Flin Flon n’a été placé sur les cartes que pour envoyer un message aux extraterrestres. Ils ont peur que je m’approche trop près ! ». Une image attribuée à DALL-E apparaît, montrant Gali. L’argument de la « cible mobile » est illustré par un dialogue : A : « Nous ne devrions pas laisser les femmes devenir pompiers. » B : « Quoi ? C’est sexiste. » A : « Je ne veux pas dire qu’aucune femme ne devrait être pompier, mais nous devrions obliger tout le monde à montrer qu’ils sont assez forts pour ce travail ».
La diapositive montre une représentation visuelle de cet échange, peut-être avec des bulles de texte ou des caractères différents étiquetés « A » et « B », à côté d’une image créditée à Wikimedia Commons, représentant peut-être des pompiers. Le narrateur explique qu’il s’agit de passer d’un argument extrême à un argument plus raisonnable tout en prétendant qu’il s’agissait du point de départ.
La vidéo établit ensuite un lien entre ces arguments malhonnêtes et les groupes et mouvements haineux, expliquant qu’ils les utilisent pour répandre la peur et la haine. Elle montre comment ces arguments peuvent tromper les gens, faire paraître le groupe plus raisonnable, faire perdre du temps aux autres et conduire à une plus grande implication. Le concept de « chuchotement » est présenté.
La vidéo présente ensuite des exemples de ces arguments malhonnêtes utilisés par de véritables groupes haineux, avec une clause de non-responsabilité indiquant que ces exemples sont donnés à des fins éducatives uniquement et ne représentent pas les opinions de MediaSmarts.
L’un des exemples montre une fausse publicité contre Hillary Clinton pendant les élections de 2016. La diapositive montre la fausse publicité, probablement avec un texte attribué à un utilisateur fictif nommé « Alisha », faisant une déclaration apparemment préoccupante sur le soutien supposé d’Hillary Clinton à la rédaction de textes sur les femmes. Il s’agit d’un argument d’homme de paille qui suggère à tort qu’elle était favorable à l’enrôlement des femmes dans l’armée. Il s’agit également d’un argument « qui ne fait que poser des questions » en raison de la nature suspecte du compte de l’auteur de l’article.
Un autre exemple est un graphique montrant le taux de crimes violents entre les races aux États-Unis. La diapositive présente le graphique avec des données surlignées montrant le nombre relativement faible de crimes violents commis par des Blancs à l’encontre de Noirs. Il s’agit d’une sélection car elle omet des informations cruciales. Il s’agit également d’un argument de paille, car la principale préoccupation concernant la violence raciale est souvent l’assassinat de Noirs par la police. Le narrateur met l’accent sur les conséquences dangereuses qu’entraîne le fait de ne pas reconnaître des arguments aussi malhonnêtes.
Le dernier exemple est un mème affirmant que les Irlandais ont été « les premiers esclaves amenés en Amérique ». La diapositive présente le mème, probablement avec un texte en gras faisant cette affirmation et éventuellement avec des images destinées à évoquer la sympathie ou l’injustice historique. Il s’agit d’une dénomination ou d’un cadrage qui assimile la servitude sous contrat à l’esclavage des Noirs. Il s’agit également d’un exemple de « simple questionnement », car ces affirmations tentent souvent de minimiser la réalité et les conséquences à long terme de l’esclavage africain.
La vidéo conclut en rappelant que si les groupes haineux ne sont pas les seuls à utiliser des arguments malhonnêtes, il est particulièrement dangereux qu’ils le fassent. Elle souligne que ces arguments sont utilisés pour normaliser les idées haineuses et nier les inégalités persistantes. Le narrateur termine sur une note d’espoir, déclarant que maintenant que les spectateurs peuvent reconnaître ces tactiques malhonnêtes, ils les verront probablement plus souvent et sauront quelles questions poser.
Enfin, une diapositive apparaît avec le titre « DISHONEST DEBATE », fournissant une liste de sujets tels que « Les chats sont meilleurs que les chiens » et « Les extraterrestres vivent parmi nous ». Les spectateurs ont pour instruction de rédiger un paragraphe en utilisant trois arguments malhonnêtes différents qu’ils ont appris à connaître. Le but de cet exercice est de s’entraîner à identifier ces arguments lorsqu’ils sont utilisés par d’autres. Il rappelle aux spectateurs les trois catégories d’arguments malhonnêtes et leurs exemples.