Lire les formes

Commencez par demander aux élèves s’ils ont déjà lu des bandes dessinées, regardé des dessins animés ou des films d’animation. Quels sont (ou étaient) leurs préférés?

Si les élèves hésitent à en nommer, demandez-leur quels sont les préférés de leurs jeunes frères et sœurs.

Faites remarquer que la conception du personnage d’une bande dessinée ou d’un dessin animé est très importante. Elle en dit long immédiatement sur le personnage, et un bon personnage présente une conception inoubliable.

Demandez aux élèves d’accéder au chapitre pour les élèves Comment lisons-nous les formes? ou affichez-le sur un écran ou un tableau blanc interactif.

Expliquez que, même si nous n’en sommes pas toujours conscients, les formes ont beaucoup de personnalité. Si chacune de ces formes était une personne, comment la décririez-vous?

• Pour les élèves plus jeunes, vous pouvez commencer par dresser en classe une liste de mots que l’on peut utiliser pour décrire une personne. Ensuite, demandez aux élèves de choisir ceux que les formes leur évoquent.

Passez à la diapositive 3 et expliquez que les cercles donnent une impression d’amitié et d’ouverture, car ils n’ont ni lignes droites ni angles pointus.

Passez à la diapositive 4 et expliquez qu’à l’inverse, les triangles sont pointus, ce qui peut les faire paraître dangereux et imprévisibles.

Passez à la diapositive 5 et expliquez que nous pouvons modifier les formes de différentes manières pour produire des effets plus complexes. Une façon de le faire est de mélanger les formes, tout comme on obtient de nouvelles couleurs en les combinant.

Allez à la diapositive 6 et expliquez qu’arrondir les coins d’un carré nous donne une combinaison de sa solidité et de la sécurité du cercle, ce qui crée une sensation de protection.

Passez à la diapositive 7 et expliquez que faire pivoter une forme peut aussi changer la façon dont nous la percevons. Retourner un triangle atténue ses pointes et lui donne la stabilité du carré, ce qui transmet une impression de puissance.

Passez à la diapositive 8 et expliquez qu’en inclinant un carré, on modifie son équilibre, ce qui accentue ses angles en les rendant plus aiguës. Cela peut donner à un carré rigide une allure plus dynamique, mais cela peut aussi produire une impression d’instabilité ou de déséquilibre.

Passez à la diapositive 9 et dites aux élèves que le déséquilibre d’une forme (en l’inclinant ou en ajoutant simplement une ligne supplémentaire) peut ajouter du caractère, même à un simple bonhomme-allumettes. Même si vous ne savez pas que ce personnage s’appelle Cynicalman, par exemple, vous pouvez deviner sa personnalité seulement en le regardant.

Passez à la diapositive 10 et dites aux élèves que les créateurs de bandes dessinées et de dessins animés consacrent beaucoup de temps à la conception d’un personnage et ils y ont réfléchi longtemps, et que les formes y occupent une grande place.

Demandez aux élèves de comparer les dessins de Batman et de Superman. Quelles formes sont utilisées dans leurs dessins? Lesquelles les deux personnages ont-ils en commun, et lesquelles sont différentes? Comment ces formes affectent-elles la façon dont nous percevons les personnages?

• Optionnel : distribuez l’activité Superman contre Batman et demandez aux élèves de dessiner des formes directement dessus pour mieux les visualiser.

Après que les élèves aient discuté pendant quelques minutes, passez à la diapositive 11 et expliquez que, comme la plupart des super-héros, ils sont tous les deux conçus à partir d’un triangle inversé qui donne un sentiment de puissance. (Superman a même un deuxième triangle inversé sur la poitrine.) Le reste de Superman est principalement constitué de carrés arrondis, nous donnant ainsi l’impression que son pouvoir est surtout utilisé pour se protéger, comme un bouclier.

Passez à la diapositive 12 et expliquez que Batman, quant à lui, est principalement composé de triangles, lui donnant un aspect plus agressif et dangereux. La plupart des triangles sont asymétriques et présentent des côtés inégaux. Cette utilisation de l’équilibre accroît le sentiment de danger et d’imprévisibilité, par opposition à l’apparence impassible et fiable de Superman.

• Faites remarquer que chacun des personnages se tient légèrement en angle pour lui donner un peu de dynamisme : un personnage trop équilibré semblera statique et terne.

Passez à la diapositive 13 et expliquez que nous pourrions, si nous voulions montrer Superman en train de protéger des gens en bloquant des balles avec sa poitrine, lui donner une posture plus large et équilibrée. Maintenant, il est presque totalement symétrique, et seule sa cape ondulante lui donne un peu de dynamisme.

Pour que Batman semble plus sûr et plus adapté aux enfants, nous pourrions éliminer la plupart des triangles en raccourcissant les oreilles et en courbant les pointes de ses gants. En arrondissant ses épaules, en ajoutant le point noir rond au masque, et en plaçant la chauve souris sur sa poitrine à l’intérieur d’un ovale, des formes circulaires s’ajoutent au dessin, lui donnant également un aspect plus sûr et plus sympathique.

Passez à la diapositive 14 et demandez aux élèves de comparer les dessins des personnages de Batman et de Batgirl.

Bien qu’il y ait des différences évidentes (comme la taille), rappelez aux élèves qu’ils doivent se concentrer sur les formes utilisées dans les dessins.

Laissez les élèves discuter des différences pendant quelques minutes. Assurez-vous que les points suivants sont soulevés :

Le dessin de Batgirl comporte des triangles, mais ils sont moins saillants que ceux de Batman : les pics de ses gants et les ailes de son costume de chauve-souris sont moins pointus, et le festonnage à l’extrémité de sa cape est moins profond.

Sa poitrine est un triangle inversé comme celle de Batman, mais ses épaules sont arrondies, comme celles du Batman pour enfants, de sorte que l’impression de puissance n’est pas aussi forte.

Seules les oreilles de chauve-souris sont à peu près aussi triangulaires que celles de Batman, et même celles-ci ne sont pas inclinées vers l’arrière comme les siennes, donnant un effet moins dynamique.

Tous les éléments rectangulaires du dessin de Batman (les rectangles droits de sa ceinture et le rectangle arrondi de sa tête) deviennent un cercle pour Batgirl : une seule boucle circulaire sur la ceinture, et une tête ovale dont la rondeur est soulignée par la couleur bleue. Les cheveux qui sortent de son capuchon ajoutent aussi des courbes.

Alors que les yeux de Batman sont des triangles inclinés, ceux de Batgirl comportent chacun un double cercle et un cercle complet à l’intérieur d’un ovale pointu. La pointe et l’angle des ovales lui donnent toujours un air un peu imprévisible et espiègle, mais pas le regarde menaçant de Batman.

Une fois que les élèves ont discuté de la question pendant quelques minutes, passez à la diapositive 15. Expliquez que les formes dans la conception des personnages peuvent être utilisées pour coder le genre des personnages qui ne sont pas humains, comme les animaux des dessins animés, et même ceux qui ne sont ni masculins ni féminins, comme les robots.

Par exemple, dans le film Big Hero 6, Baymax est un robot infirmier, un métier que nous associons habituellement aux femmes. Sa forme de base est composée uniquement de cercles et d’ovales.

Par contre, son armure de combat lui donne la pyramide inversée que nous avons vue sur Batman et Superman, transforme les ovales en rectangles arrondis, et ajoute quelques triangles (ailes et antennes). Il est maintenant fait de formes « masculines » pour correspondre à son nouveau rôle de combattant et de protecteur, des caractéristiques que nous percevons souvent comme étant « masculines ».

Expliquez que dans ce film, l’utilisation de formes pour coder le genre était une décision consciente des réalisateurs : Baymax doit être littéralement enfoncé dans l’armure, une façon visuelle de montrer que certaines personnes se sentent obligées de se comporter comme d’autres pensent que les garçons ou les filles « devraient » agir.

Demandez aux élèves s’ils ont déjà fait un exercice de ce type auparavant et, si oui, ce qui a pu changer depuis la dernière fois.